élimination des espèces envahissantes / traitements doux

Le but de ce sujet est de recenser tous les procédés doux (non chimiques) d'élimination des espèces envahissantes.

Vous pouvez faire partager vos expériences ici.

Site des Dunes et Etangs de TREVIGNON, 18.12.04
Sur notre site nous gérons plusieurs plantes envahissantes, ou considérées par nous comme telles. La Jussie, le Baccharis, une première touffe d'Herbe de la Pampa et les 4 espèces de chardons qui font l'objet d'un arrêté préfectoral obligeant à leur destruction, ainsi que le Séneçon de Jaccobé. Ensuite nous suivons la ravenelle.
Jussie, outre la cueillette à la main, nous disposons des bâches d'ensilage pour éviter lors de la montée du niveau d'eau de voir des fragments de végétaux aller coloniser le reste de l'étang.
Chardons: Nous avons cueilli au sécateur tous les boutons de chardons sur nos 23 km de rivages, dont les 6 du CEL. Ceci sur trois ans et nous avons réduit à 95 % leurs présence.
Ravenelle:Nos dunes sont trés envahies par cette plante qui est trianuelle. Nous utilisons la houe au printemps et au début de l'été et arrachons les pieds que nous exportons si possible, ou alors nous les retournons pour que leurs racines se desséchent, sinon les pieds repartent. Nous délimitons des carrés bien précis et y passons qu'une à heure trois à chaque fois pour ne pas "craquer" devant la masse du travail à accomplir. Mais nous restons confiant...
Séneçon: Nous les avons tous arrachés une même journée à une douzaine de personnes. Depuis nous sommes tranquilles.
Gilles BOURHIS Garde Gestionnaire.

Afin d'alimenter le débat concernant ce que l'on appelle plantes invasives ou pestes végétales, je voudrais vous soumettre quelques réfléxions suite à la lecture d'un livre sur le sujet.

A ceux qui, dès le résumé en dernière page de couverture n'auront pas peur de se faire taxer "d'écologistes intégristes" ou de "conservateurs extrémistes", je conseille en effet et malgré tout la lecture du livre de Gilles CLÉMENT* intitulé
ELOGE DES VAGABONDES
Herbes, arbres et fleurs à la conquête du monde.

Si l'auteur est en outre, et entre autre, ingénieur agronome et botaniste, il a également écrit des essais et romans, ce qui permet à ce livre d'être rédigé pour un large public non spécialiste -pour peu qu'il s'intéresse quand même aux plantes ou à la gestion des milieux naturels- dans un style très agréable.

A vous qui, comme moi, vous posez tant et tant de questions sur la manière, sinon d'arrêter, du moins de freiner l'extension de telle ou telle exotique (herbe de la pampa, buddleia, jussie, etc), Gilles CLÉMENT oppose le droit au vagabondage :
"Elles se déplacent en silence à la façon des vents. On ne peut rien contre le vent." (P.9)
ainsi que le droit à l'évolution :
"J'observe la vie dans sa dynamique. Avec son taux ordinaire d'amoralité, je ne juge pas mais je prends parti en faveur des énergies susceptibles d'inventer des situations nouvelles. Au détriment probable du nombre. Diversité de configurations contre diversité des êtres. L'un n'interdit pas l'autre." (P.11)

Certes, au passage, vous en prendrez pour votre grade. Si vous vous sentez visé, vous pourriez ainsi être classé parmi d'affreux réacs intégristes :
"…les radicaux de l'écologie, les tenants de la nostalgie." (P.10)
ou encore :
"Voici maintenant les «brigades vertes», corps détaché de mercenaires, prêts à tous les sacrifices pour faire vivre la nature selon leurs propres préceptes." (P.103)
dans un paragraphe consacré à la Réserve, parmi les bénéficiaires d'une manne extorquée aux touristes :
"Définie comme un territoire idéal, sans appartenance politique, elle enferme, bien sûr derrière les barreaux et les textes de loi, une série d'âmes auxquelles on interdit deux divagations : allez voir le monde ; inciter le monde à venir voir.
Seuls les touristes ont le droit : ils paient. Il faut faire vivre les gardiens de la Réserve, n'est-il pas?" (P.161)
mais aussi, à l'occasion du chapitre consacré au Gynerium, parmi –n'ayons pas peur des mots- les fainéants :
"…on le remarque ce «truc à plumes» est voyant. On le pointe du doigt sans effort, bien installé au fond d'un 4x4, sillonnant les éco-routes de nature en réserve, où la présence de plantes exogènes fait mauvais effet." (P.114)

Mais ouf ! En arrivant aux toutes, toutes dernières lignes on se dit que le propos n'était pas là :
"Qu'on ne se méprenne pas sur le sens d'une telle échappée : la mise en péril de la diversité n'y est pas discutée en tant que telle mais en tant qu'alibi" (P.192)

Et c'est vrai qu'il avait tout de même développé auparavant quelques arguments économiques sur lesquels nous ne pouvons certainement que nous aligner :
"Si en tournant la tête d'un marais à l'autre on voit d'un côté un tapis de jussies jaunes et de l'autre l'horizon infini des fanes de maïs, on se demande qui enrichit quoi. (Notons qu'il s'agit de deux plantes américaines mais l'une est cultivée, l'autre non.)" (P.108)
"Le vagabondage devient envahissant au prétexte que l'espèce se développe avec un certain bonheur. Si on lui trouve une utilité (engrais, cosmétique, fourrage, etc) elle disparaît des chroniques. On ne parle plus de pestes végétales mais de plantes utiles. Au cas contraire, elle alimente les névroses nationalistes" (P.173)

Il n'avait pas manqué non plus de dénoncer les atteintes que nous portons aux milieux :
"Si l'on voulait vraiment s'attaquer au problème on ne dresserait pas le combat contre les invasives, on instruirait une méthode pour permettre au milieu de récupérer progressivement les caractéristiques à partir desquelles se définit la diversité : originalité des sols, des milieux aquatiques et atmosphériques, originalité des météorologies. Sur ce dernier point, l'arasement planétaire n'est pas encore parvenu à ses fins. Broyer les nuages, réduire à un souffle les ouragans n'est pas pour demain. Pour le reste la question est presque réglée, le territoire anthropisé, chimiquement uniformisé, accueille les cosmopolites. Et, à défaut, il n'accueille rien. (P.188)

Outre toutes ces considérations, les 23 chapitres consacrés à autant d'exotiques nous permettent de découvrir leurs origines, leurs histoires, celles de leurs déplacements, leurs facultés d'adaptation, leurs utilisations, leurs étymologies. Pour ma part, même s'il y a un "carnet" central de photographies, j'aurai bien aimé en regard de chaque tête de chapitre une belle planche de dessin au trait.

Bon, en résumé, c'est indéniablement un livre à lire et même à avoir dans sa bibliothèque professionnelle (Ben tiens, vous feriez ainsi une bonne action en aidant ainsi le jardinier-écrivain à vivre aussi !…)

Ganix GRABIÈRES. Domaine d'Abbadia - 64700 Hendaye

* Gilles CLÉMENT est un paysagiste en vue, ayant notamment travaillé sur un site varois du Conservatoire : le Domaine du Rayol.


ELOGE DES VAGABONDES
Herbes, arbres et fleurs à la conquête du monde
de Gilles CLEMENT
chez NIL Editions
18,10 €
193 pages + bibliographie

Salut,
"Gilles Clément irrite autant qu'il séduit" a dit un journaliste du Monde.
A lire également pour ceux qui ont des espaces à mi chemein entre le vestige de parc et l'espace "naturel", comme moi à Saint-Maurice : Les libres jardins de Gilles Clément, aux éditions du Chêne collection les grands jardiniers.

Gwena

La réflexion d'intervenir pour justifier son action, sans réfléchir à ce que l'on fait vraiment, devrait être la base de l'éthique de notre profession. Combien de fois ai-je vu encenser tel ou tel gestionnaire pour ces "réalisations " : observatoire, sentier, clôture, panneaux, etc... ?
Toutes ces actions sont-elles bien utiles ? ou est la nature dans tout ça ?
Et aujourd'hui dans la panoplie des interventions "bien vues " l'élimination des espèces invasives est en très bonne place.
Sur ce, vous me croyez adapte de la pensée Clémentienne... et bien je crois que non... j'interviens sur les espèces invasives !
Car si j'essaie de respecter la liberté et la vie, j'ai aussi conscience que dans la nature ces deux concepts se payent dans la monnaie spatio-temporelle.
Je m'explique.
L'argument de la libre circulation (le spatial), la colonisation naturelle, tient, si la place destinée au nouveau venu est suffisante ou ne met pas en péril (ou pas trop) certaines espèces. Aujourd'hui les espaces naturels ne sont que d'insignifiant confetti de territoire. La place que nous occupons est toute petite, et au titre que nous nous intéressons à ces problématiques d'invasions, nous devrions en être stigmatisé comme les porteurs d'une idéologie réactionnaire. Je crois que nous ne sommes pas les responsables de cette situation. Tout juste la regardons-nous en face, de manière lucide.
Nous tenons à laisser évoluer certains types d'écosystème, et j'en arrive au temporel, à un rythme normal. Et n'en déplaise à Clément les invasives ne se déplacent pas "comme le vent ", elle arrive par les grandes surfaces de jardinage, les professionnels et les moyens de circulations les plus modernes (avions, bateau et j'en pense). Si une invasive se déplaçait "avec le vent», elle l'aurait déjà fait depuis longtemps, ou alors à un rythme beaucoup plus lent que les dizaines d'espèces qui nous arrive en seulement quelques années.
Je crois qu'on en oublie l'essentiel. Si la conquête, ou si l'on préfère la force de la vie, est j'en suis convaincu, une donnée essentielle à prendre en compte dans notre métier, elle doit se faire dans le rythme même de la nature et pas dans celui trépidant de la société humaine.
Voir arriver les invasives (et non pas de nouvelles espèces qui ne sont pas toutes invasives, tant s'en faut) au rythme actuel est tout sauf la manifestation d'un phénomène naturel spontané. On assiste là à un "dommage collatéral " de notre société de plus en plus mondialisé.
En faire porter le chapeau aux gestionnaires des espaces naturels (ouh les méchants éradicateurs) au titre qu'ils interviennent sur de tout petits bouts d'espace me semble un bien mauvais procès.
Voilà, réagissez à tout cela, car je sais mon argumentaire bien mal étayé, mais je crois que l'important est plus le débat que son objet.. (la gestion de la nature m'apprend l'humilité tous les jours )

Bonjour,

Courant juin 2005, Tim Hannah de la société anglaise Landbase est venu présenter aux gestionnaires d’espaces naturels français, un outil permettant de gérer la fougère : le Bracken Bruiser. Il a ainsi fait une démonstration d’utilisation sur plusieurs sites appartenant en totalité ou en partie au Conservatoire du littoral.
Pour voir les commentaires des gestionnaires et quelques photos,
Consulter www.rivagesdefrance.org/bracken_bruiser.pdf

Hélène Michaud
Rivages de France

Je suis en train de tester avec un certain succès un "nouvel outil" anglais le lazy dog. Crée à l'origine pour arracher les chardons dans les prairies je le teste sur les pousses annuelles et biannuelles de bacharis. Le résultat est très satisfaisant si l'on opère avec la tête dite en pied de mouton et sur des sols non secs.
Cet outil fonctionne sur la base d'un levier, et permet à l'utilisateur d'arracher les plantes et leur système racinaire s sans effort et sans se baisser.
Sinon, je passe au girpbroyeur les secteurs les plus envahis deux fois par an. Je n'éradique pas la plante, mais je limite fortement sa progression et son envahissement. Les périodes de passage sont en mars avril lors du départ de la végétation et en aout septembre avant la floraison.

Bonjour Jean-Christophe,

Aurais-tu une photo à mettre en ligne pour mieux visualiser l'outil ?

Merci
Hélène Michaud
Rivages de france

Bonjour et bonne année à tous
Je vous fais un topo bientôt sur le Lazy.
L'outil est apprécié sauf si le sol est trop sec. Les plantules arrachées vont jusqu'à 2cm de diamètres, mais la aussi cela dépent de l'état du sol.
On l'a essayé la semaine dernière en animation avec des BEPA.
La taille approximative de l'engin est de 80 à 100 cm. Son poid de 1 kg.
En fait cet outil va très bien pour les plantes que l'on ne peux plus arracher à la main et qui ne justifies pas d'un coup de tronçonneuse.
J'essaie de vous faire la fiche le plus rapidement possible
àbientô^t

Bonjour à tous. JCB m'a fait part de votre intérêt pour le Lazy Dog, voilà donc une petite fiche de présentation sur la bête et sont utilisation sur notre site.
Fiche Lazy Dog

Contexte
Dans le cadre de la lutte contre le Baccharis halimifolia nous avons recherché un outil facilitant l’arrachage des jeunes plants.

Présentation du Lazy Dog

Il s’agit d’un outil favorisant l’arrachage des végétaux. Il a été créé par la Lazy Dog tool Compagny (www.lazydogtoolco.co.uk) pour arracher en priorité les chardons, orties, séneçons et la rhubarbe des moines.



Il présente l’avantage d’être sélectif, non polluant, ergonomique et facile d’utilisation (même s’il nécessite une certaine habitude d’utilisation). Il limite surtout la fatigue des personnes réalisant les arrachages.



Efficacité estimée par le constructeur

L’optimum d’efficacité est atteint pour une densité de plants de 1/m2 avec un arrachage de 10-14 plants/mn. Au-delà l’efficacité n’augmente plus.

L’efficacité est optimisée pour motivation des travailleurs, une bonne utilisation du matériel et un sol humide.


Résultats à la Palissade

Après 1 an d’utilisation, il est indéniable que cet outil apporte un confort d’utilisation lors de l’arrachage des jeunes baccharis et est d’une efficacité redoutable. Il permet non seulement de limiter les efforts à fournir mais aussi d’arracher l’ensemble de la plante sans laisser de racines dans le sol.
Les limites sont principalement liées à l’expérience de l’utilisateur et à l’humidité du sol. En effet, les premiers essais sont souvent laborieux: il faut apprendre à bien placer l’engin pour passer sous les racines et assurer ainsi une bonne prise. L’humidité joue aussi un rôle essentiel puisque sur sol sec seuls les jeunes individus sont arrachables alors que sur sol humide il est possible d’arracher des individus de taille moyenne (jusqu’à 1,5 m de haut et 3/4 cm de diamètre en sol très humide).

Un petit bémol tout de même: la structure tubulaire du point de levier entraîne une tendance à l’enfoncement sur sol très humide et donc une efficacité moindre. Les bricoleurs trouveront sûrement une solution…


Coût en euros

Frais de port: De 0 à 2 pièces: 12,59; de 3 à 10 pièces: 14,29
Corps: 81,41
Tête originale: 13,43
Tête à 3 dents (65 mm): 16,79
Tête à 3 dents (85 mm):20,15
Tête à 4 dents (100 mm) : 20,15

Le coût total pour un seul engin avec équipement de base est de 107,43 euros. Je précise que, pour le baccharis seule la tête originale dite « pied de mouton (et que les français qualifieraient plutôt de pied de biche) est effcicace.


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Code:

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Bonjour,
sur les yuccas, est-ce efficace?

En voilà une question qu'elle est bonne! Cela dépend de la structure racinaire. Pour le Baccha la structure est pivotante en général mais les racines restent quelques fois très en surface avec des formes étonnantes lorsque le sol est humide ou qu'il y déjà beaucoup de végétation(principalement lorsque le pied est proche de joncs). Je ne sais pas à quoi ressemble le système racinaire des yuccas mais à priori, du moins sur les jeunes, il y aura forcément un type de tête adapté. Pour info le constructeur est assez sympa et nous a envoyé 3 têtes différentes pour que nous puissions faire des essais avant de nous décider.

Salut à tous

Est-ce que quelqu'un aurait une technique propre, non urticante ou douloureuse pour l'élimination de Figuiers de Barbarie et d'Agaves ?

Bonjour à Tous !

Même question pour le mimosa et l'eucalyptus (la réponse pour le figuier de barbarie m'interesse aussi ....), mais bon visiblement faut de l'humidité dans le sol pour que ça marche ... on vient de passer 4 mois sans pluie ...

A+

François
(Croix des Gardes, Cannes)

tu pouvais pas me demander ça au stage ? pff le

En effet !!!! j'avais oublié ce message ....