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 Compte-rendu de l'expérience de gardiennage à cheval

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AuteurMessage
rivages
Rang: Administrateur
rivages


Nombre de messages : 20
Localisation : Paris
Date d'inscription : 16/11/2004

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MessageSujet: Compte-rendu de l'expérience de gardiennage à cheval   Compte-rendu de l'expérience de gardiennage à cheval EmptyJeu 28 Avr - 13:49

Voici un compte-rendu de l'expérience de gardiennage à cheval sur le domaine d'Abbadia, réalisé par Ganix GRABIERES.

N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques et commentaires !
Gardiennage à cheval : petit compte-rendu (sans prétention) d'expérience.

"Depuis 1999 le Domaine d'Abbadia (65ha) s'est doté d'un gardiennage à cheval grâce à l'acquisition par la Commune d'Hendaye (gestionnaire du Domaine) de deux hongres andalous.

Bien que n'ayant jamais monté auparavant, j'ai personnellement poussé à ce choix de gestion mais j'ai eu pour cela deux facteurs très favorables :
 celui de pouvoir faire porter cette idée par le bureau d'étude qui établissait à ce moment là notre plan de gestion (ce bureau d'étude connaissait par ailleurs ce type d'expérience et pouvait donc en témoigner favorablement auprès des élus) ;
 le fait que l'idée plaise beaucoup au Conseil Général (gestionnaire associé du site) qui s'est très vite dit prêt à augmenter pour cela sa dotation financière à la commune. (il faut dire que le Conseil Général voisin, celui des Landes, venait de monter une grosse opération de communication autour de la création de sa Garderie équestre des sites naturels du département composée de 3 brigades de 8 cavaliers Emplois-Jeunes)

QUELLES MOTIVATIONS DE DEPART :

Je n'ai absolument pas été motivé par le choix d'un moyen de locomotion qui m'aurait permis d'aller soit plus vite, soit plus loin qu'à pied.

La motivation n'était que dans le fait de trouver dans le cheval un medium qui devait me permettre (c'était le souhait) et me permet effectivement (c'est le résultat) :
 d'affirmer la présence d'une garderie sur le site.
Bien que saluant systématiquement toutes les personnes croisées, lorsque nous sommes à pied et bien que porteurs de la tenue Conservatoire, nous ne sommes que très peu identifiés en tant que gardes du site.
Certes cela n'a pas tout solutionné mais cela a par exemple permis de faire très sensiblement diminuer les problèmes de mœurs.
 faire évoluer le regard du public envers le site.
Ressenti auparavant beaucoup plus comme un parc urbain que comme un site renfermant de véritables valeurs patrimoniales (naturalistes bien sûr mais pas seulement), la présence de la garderie à cheval suggère au public une préciosité qui ne lui était pas évidente. Conséquence directe : une baisse notable des "petites" mais très nombreuses infractions (chiens, cueillettes, VTT) ;
 faciliter la relation avec le public.
Lorsqu'il y a infraction (notamment celles qui sont contestées par un public qui n'a pas l'impression (?) de mal faire : chiens, cueillettes et VTT toujours), on note une différence considérable dans le comportement du contrevenant : il doit lever les yeux. Bien connue en éthologie animale mais tout aussi vraie chez l'humain, on se retrouve donc dans une situation dominant/dominé toujours à notre avantage et ce qu'elle que soit la situation de départ. Cela permet de :
- ramener à pratiquement rien le temps de contestation du contrevenant, temps qui s'éternise toujours lorsque l'on est à pied
- éviter les débordements de langage, notamment sonores (on évite les esclandres de certains qui ameutaient tout le quartier).
Les deux points ci-dessus étaient particulièrement criants (c'est le cas de le dire) lorsque j'avais 20 ans de moins ou lorsque mes jeunes collègues interviennent à pied. La différence d'âge crée une situation inversée puisque plus jeune que le contrevenant, ou plus petit que lui, nous nous trouvons alors dans la situation du dominé (le fait de ne pouvoir verbaliser ces infractions, d'être seul face à plusieurs personnes, accentuent bien sûr cette situation !)


QUELQUES LIMITES A LA METHODE :

 Pour des raisons de sécurité, il faudrait tourner par équipe de deux mais je n'ai pas le personnel suffisant pour cela. Donc nous tournons toujours seul (mais est-ce bien prudent ?).
 Le sol étant par endroit rocheux, il faut impérativement ferrer (les 4 en été, seulement 2 en hiver) ce qui implique un marquage au sol un peu plus important. Malgré le choix volontaire de petits gabarits, nous nous interdisons de tourner à cheval sur sol détrempé pour ne pas abîmer plus que ce que nous ferions à pied. Par ailleurs sauf intervention d'urgence : toujours au pas. Ni trot, ni galop.
 Absence de souplesse : on ne part pas pour 1/2 heure de surveillance à cheval. Il faut préparer le cheval qui doit être aussi propre que possible, il faut s'habiller. Le cheval ne peut donc servir que pour une activité de surveillance programmée.


SUR LE CHOIX DE LA RACE :

J'aurais souhaité une race locale mais Pottok ou Poney barthais auraient été trop petits (si on a les pieds qui touchent par terre, on perd quand même un peu de crédibilité, non ?)
Je souhaitais malgré tout de petits gabarits : moins lourds donc moins marquants sur les sols (nous sommes sur des prairies humides) ; moins grands donc moins "impressionnants" pour le public lorsqu'on le croise sur un sentier étroit.
Je souhaitais une race rustique. L'idée était bien d'avoir des chevaux au pré toute l'année (il a quand même fallu aménager deux boxes afin de pallier aux fortes périodes d'intempéries et aux éventuelles nécessités sanitaires en cas de maladie ou autre). Derrière cette idée, il y avait surtout celle que je ne voulais pas que notre temps passe dans l'entretien des chevaux !
En conclusion : Je suis hyper content du choix que nous avons fait. Il correspond tout à fait à ce que j'attendais.


SUR LE PERSONNEL :

Je n'avais aucune connaissance du cheval, de son entretien. Je n'avais jamais monté. Il a donc fallu que je prenne des cours d'équitation pour arriver au galop 4 (suffisant pour ce que nous faisons). Ces cours ont été payés par la commune sur le temps de travail. Cela n'a pas été évident. Des élus avaient bien du mal à accepter cette idée qui était ressentie comme une envie de me promener à cheval aux frais de la princesse...
Je ne me serai jamais lancé dans cette aventure, je n'y aurai pas amené la commune, si je n'avais pas eu à côté quelqu'un qui en savait beaucoup plus que moi sur la question. C'était le moment fort des Emplois-Jeunes, nous devions en recruter deux. Parmi les candidatures, il y en avait une d'un cavalier galop 7, lui même propriétaire d'un cheval chez lui et non dans un centre équestre. (L'autre a été recruté sur d'autres critères ; il ne savait pas monter, il a appris en même temps que moi. Il a depuis été remplacé par Fred)
N'y connaissant rien, mon collègue galop 7 a été prépondérant pour le choix des deux chevaux à acheter (mes critères de choix portaient sur l'allure générale des chevaux, les siens sur leur qualité par rapport à ce que l'on en attendait et à l'incompétence de 2 des 3 cavaliers qu'ils auraient sur leurs dos...).
Depuis mon collègue galop 7 a démissionné, il fallait donc le remplacer, ce ne pouvait donc être que par quelqu'un de même niveau de connaissance tant par rapport aux soins et au suivi sanitaire du cheval qu'à la monte (c'est Delphine qui a été retenue. Depuis l'autre a également démissionné, il a été remplacé par Fred qui savait un peu monter mais dont le niveau pouvait être jugé suffisant, l'un de nos deux chevaux étant vraiment d'un calme olympien... Du coup, Delphine ne monte que le plus vif, Fred que le plus calme et moi les 2.)

S'il fallait faire un bilan : + + +

S'il fallait refaire : oui bien sûr !

Et s'il fallait remplacer ces chevaux : je reprendrais des hongres andalous mais avec une exigence supplémentaire : qu'ils aient été, si possible, entraînés à l'attelage afin de pouvoir nous en servir aussi comme outils de traction, ce à quoi je n'avais pas du tout pensé à l'époque..."


INFOS + : Ganix GRABIERES, conservateur du Domaine d'Abbadia ~ 64700 Hendaye
Tél : 05 59 20 37 20 / Fax : 05 59 20 54 20 / Courriel : abbadia@hendaye.com
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