Pâturage par des oies

je suis toujours preneur d'infos complémentaires par rapport au pâturage par les oies...

Les arbres du verger d'Abbadia étant taillés en gobelet bas (charpentières entre 0,50 et 0,70m) l'entretien (tonte sous les arbres) en est rendu bien malaisé.
J'ai pensé que des oies pourraient peut-être faire le travail à ma place...

Quelqu'un a-t-il tenté cette expérience du pâturage par des oies ?

Si oui je suis preneur d'infos :
Combien faudrait-il d'oies à l'hectare ?
Nécessité ou pas d'un point d'au permanent ? Quelle surface ?
Quelle espèce choisir (je serai bien tenté par des oies de guinée, espèce pas trop grande, mais n'y a-t-il pas mieux ? plus en adéquation avec un milieu naturel ?...)
Quel impact sonore ?
Quel impact éventuel vis-àvis de la faune sauvage ?
Complément alimentaire ? etc, etc.
Connaissez-vous des fournisseurs ?

Je suis également preneur de toutes bonnes idées !
Merci de relayer cet appel auprès de vos connaissances pour m'aider à trouver les réponses à mes questions...

Ganix Grabières

Bonjour Ganix
Je n'ai pas vraiment de réponse même si il y des oies dans la famille je sais que ça broute ras et que ça peut être très bruyant et agressif.
Sans rire, essaye de te renseigner dans les chambre d'Agricultures du côté du Périgord, il doit bien y avoir autre chose que du foie gras!
Sinon, je serais toi, j'essaierai à titre expé, sur une parcelle restreinte avec deux ou trois animaux afin de "régler" la pression de pâturage. Une auge suffit mais si tu as un point d'eau à proximité elles essaieront bien d'y aller.
Un vétérinaire te renseignera sur les compléments alimentaire.

Kenavo

Bonjour,

Pour info, voici les renseignements transmis par différentes personnes il y a quelques temps sur ce thème suite à la demande de Ganix:

- Antony Hannok (SyMEL)
"L'oie est communément appelée "cochon du pauvre" car elle a un régime alimentaire varié (même si elle est principalement herbivore...). La question qui me vient à l'esprit est de savoir si les oies feront la part des choses entre les feuilles de tes fruitiers et l'herbe que vous voulez leur faire consommer... A vue de nez, je dirais qu'il est mieux de faire passer un troupeau plutôt important sur une courte période plutôt que laisser les animaux toute l'année dans le verger (ou alors les laisser plus longtemps avant la floraison des fruitiers et hors saison de végétation et sur des laps de temps très courts en période de végétation, le nombre d'animaux rattrapant alors la faible durée de passage sur le site). Mais cela soulève d'autres problèmes : que faire des oies le reste du temps? avez vous des zones de remise? quelle contention?... Enfin, si vous laissez vos oies tout le temps sur le site, l'entomofaune risque d'en prendre un coup. même si la conservation des insectes en verger n'est pas le premier objectif, c'est à prendre en compte ne serait-ce que vis à vis des pollinisateurs."

- Jean-François Elder (Réserve Naturelle de Beauguillot)
"Quelques éléments pour infos, mais il s'agit de gestion des prairies pour l'accueil d'oies sauvages.
Mes données (issues de ?????) : 1500 m2 par oie pour 5 mois d'alimentation
20 oies pour 3 hectares pour 5 mois.
Une communication : L'importance de la hauteur d'herbe dans le choix des sites d'alimentation chez le canard siffleur et l'oie cendrée. Daphné Durant CEBC / CNRS (durant@cebc.cnrs.fr)
D'autres références bibliographiques :
VICKERY J. A., & al., 1997 - Managing coastal grazing marshes for breeding waders and overwintering geese : is there a conflict ? Biological Conservation, 79 : 23-34.
VICKERY J. A. & GILL J. A., 1999 - Managing grassland for wild geese in Britain : a review. Biological Conservation, 89 : 93-106.
Enfin, je t'invite à contacter mes collègues de la réserve naturelle de Moëze-Oléron (Nicolas Boileau ou Philippe Delaporte) qui ont conduit des expérimentations à ce sujet.
05-46-83-17-07 ou n.boileau@caramail.com"

- Yann Mouchel (SyMEL)
"Je n'ai pas d'expériences sur mon secteur concernant du pâturage d'oies. En revanche, avant 1950 ce sont 200 à 300 oies normandes qui pâturaient au printemps et en été dans les dunes d'Hatainville (50). Les troupeaux appartenaient aux villageois qui les laissaient paître en toute quiétude et liberté; et en fin d'été elles étaient rôties lors des moissons Si vous trouvez également des infos je suis preneur. Je sais qu'en Brière des troupeaux d'oies sont encore aux marais."


- Anne LAURENCE (Secrétariat du groupe Zones humides - SNPN)
"A propos du pâturage par les oies, il faudrait se renseigner auprès du Parc naturel régional de Brière. Ce type de pâturage existe sur les prairies du marais."

- Daphné Durant (INRA de Saint-Laurent-de-la-Prée)
"J'ai travaillé pendant 4 ans sur les oies cendrées et les canards siffleurs (sauvages) au Centre d'Etudes Biologiques de Chizé (CNRS) au cours d'une thèse. Mon sujet portait sur la manière dont ces espèces choisissent leur sites d'alimentation en fonction des caractéristiques de l'herbe (sa hauteur en particulier).
Au CNRS, nous avions un groupe d'oies cendrées apprivoisées (environ 20 individus) mais issus de sauvages et des canards dont je m'occupais tous les jours. Les oies étaient en liberté dans le centre où elles broutaient l'herbe. Effectivement là où elles avaient l'habitude d'aller, les personnes en charge de l'entretien passaient moins souvent la tondeuse...J'avoue que votre projet de mettre des oies à pâturer dans un verger m'a un peu surprise au début mais pourquoi pas...
Il y a un point que me chagrine tout de même, c'est la faible hauteur des branches du verger (50-70 cm d'après ce que j'ai lu). Les oies cendrées (comme les oies domestiques) font bien 80 cm de haut, ce qui fait qu'elles risquent de ne pas aller sous les arbres pour y brouter. A tester cependant... Je ne pense pas que les oies s'attaqueront aux feuilles de pommier les plus basses car elles sont assez fibreuses et elles vont certainement préférer l'herbe tendre. Maintenant, je vous avoue que je n'ai jamais tenté l'expérience...Je ne crois pas non plus qu'elles s'attaqueront à l'écorce, du moins les oies que j'avais en charge au CNRS ne l'ont jamais fait.
A ma connaissance, il y a le Parc Inter-régional du Marais Poitevin que utilise une race d'oie locale pour participer (avec le bétail) à l'entretien des prairies de marais (dans le but également de conserver cette race dans le patrimoine animal local). Vous pouvez les contacter. Concernant votre question sur le nombre d'oies/ha, si je savais combien de surface de verger vous avez, ça m'aiderait à vous répondre. Comme ça ce n'est pas évident. Tout dépend aussi du type de végétation que vous avez sous vos pommiers: du ray-grass (qui est apprécié par les oies) ou autre... Je pense qu'il faudra leur apporter des granulés en plus, sinon elles risquent de dépérir si elles ne sont alimentées que d'herbe. Vous me direz les oies sauvages le font bien....Mais si les oies sauvages ont la possibilité de s'alimenter sur des restes de maïs laissés dans les champs par exemple, elles ne se gênent pas. Par contre, si vous voulez accueillir des oies, il ne faut pas oublier que ce sont des oiseaux d'eau et que donc il leur faudra un bassin pour leur bien-être (pour s'y abreuver, pour la toilette, pour se rafraîchir par temps de forte chaleur...) . Cela demande aussi un système de vidange assez facile à utiliser car l'eau du bassin doit être régulièrement changée. A moins qu'il y ait un point d'eau naturel à proximité. Autre point important, si vous voulez que les oies restent dans le verger, il faudra les empêcher de voler... Cela nécessite régulièrement de couper les plumes d'une aile seulement, ce qui les empêche de s'envoler. Par contre, cela veut dire qu'elles seront vulnérables la nuit aux prédateurs (je pense aux renards surtout). L'idéal, c'est d'avoir un enclos pour les rentrer tous les soirs, mais ceci est très contraignant. Contactez le Parc et demandez leur comment ça se passe avec leurs oies, peut-être y a-t-il une autre solution moins contraignante. Concernant l'impact sonore, il est quasi nul. Les oies cendrées que j'avais étaient très calmes et silencieuses. C'est certainement pendant la période de reproduction qu'elles s'affirment le plus, mais sans gêne apparente. "

- Matyas Prommer (anciennement Eurosite)
"As for your request, my supervisor from the university was carrying out a research on vegetation on some fields in Hungary that were once used intensively by geese. The result is quite negative. Of course, it depends on the number of the geese, but basically even after couple of years after the geese were taken away, he could not find anything but degraded weed associations. If you interested in the findings and you want to get more information then you should e-mail Mr Gabor Matus, University of Debrecen (Hungary) at matus@tigris.klte.hu referring to me. He speaks an excellent English so it will be ok. Unfortunately, I do not know about anyone else doing similar reasearch."

"Ok, here is what I now about his research on geese:
He studied the recovery process of the vegetation on a
site where they abandon an intensive geese farm. The
location is in Hungary, Hortobágy. The geese were kept
intensively, sort of mass production.
The result of the study showed that the vegetation
recovered quite slowly and the effects will probably
shown even on long term.
Unfotunately that's all I know. There is no indication
on the effects of extensive geese keeping or the
selection of species. Nevertheless, I would suggest to
be careful about geese-keeping. You might want to make
an experiment just to keep first only one specific
part of the area. I try to look for other sources for
you as well. I will let you know if I find something."

Voilà pour ces quelques infos.
Il paraît que les Pays-bas auraient mené des études sur le pâturage par les oies mais je n'avais rien trouvé.
Concernant les espèces, il faudrait peut-être aussi contacter le Conservatoire des ressources génétiques du centre ouest atlantique au Parc du Marais Poitevin 05 49 35 15 20.

A bientôt

Hélène Michaud